22 décembre 2021 à 6h30 par f.taccard-blanchin

Chasseurs et pécheurs côte à côte pour préserver la biodiversité et leurs activités

Tarn-et-Garonne Deux projets de panneaux photovoltaïques flottants sur plan d’eau sont à l’étude dans le Tarn et Garonne. Les fédérations de chasse et de pêche s’inquiètent de l’impact sur l’environnement et des restrictions qu’ils pourraient subir.

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De l’énergie verte, oui, mais pas à n’importe quel prix. Et notamment celui de la biodiversité. C’est l’un des arguments brandis par les présidents des fédérations de pêche et de chasse du Tarn-et-Garonne.
Ils ont signé mardi 21 décembre une lettre qu’ils doivent remettre à la préfète, pour se dresser contre un projet de panneaux photovoltaïques flottants, sur des étendues d’eau.
Deux projets sont actuellement à l’étude dans le département, à Fajolles et à Angeville, portés par le producteur d'électricité et d'énergie renouvelable H2air.
Des études ont été menées et présentées par le promoteur aux différents acteurs, notamment les propriétaires terriens susceptibles d’accueillir ces panneaux, les collectivités territoriales mais en revanche sans satisfaire les fédérations.


Thierry Cabanes est le président de la fédération de chasse du Tarn et Garonne.

Outre les questions de biodiversité, et notamment l’impact de telles installations sur la faune et la flore, les fédérations s’interrogent sur un possible réchauffement des lacs avec les panneaux photovoltaïques qui peuvent monter en température.
Mais il est aussi questions de restrictions que pourraient subir dès lors les chasseurs et pécheurs.

Pierre Durand est le directeur de la fédération départementale de pêche.

Contacté par Totem, H2air assure que toutes les études menées prennent en compte la biodiversité, notamment les cycles de vie sur l'ensemble des saisons, ou encore la bathymétrie (constitution du bassin, profondeur), pour encadrer la faune et la flore. Le retour de ces études environnementales et techniques devraient avoir lieu lors du 1er semestre 2022.
En ce qui concerne le réchauffement des eaux, l'une des craintes émises par les fédérations de chasse et de pêche, H2air précise que les panneaux ne sont pas directement en contact avec l'eau, et que le lac ne devrait pas gagner en température.

Le projet le plus avancé, sur le lac de Fajolles, recouvrerait au maximum 50% de l'étendue d'eau. Cela représente une production électrique théorique de 8 mégawatt-crête, soit la consommation électrique de 4.000 à 5.000 habitants.

L’entreprise ambitionne à terme de multiplier les projets sur les plans d'eau artificialisés, quand ce sera possible, dans le Tarn-et-Garonne mais aussi dans le grand Sud-Ouest, afin de développer l'énergie renouvelable.
Et précise que les installations sur toitures ne sont pas toujours possibles, à cause de contraintes techniques. Comme l'exposition de ces toitures qui influent forcément sur l'orientation des panneaux solaires, mais aussi le support de charge, c'est à dire le poids que peut supporter un bâtiment, pas toujours adapté à l'installation photovoltaïque.

 

 

PHOTO : Claude DEJEAN et Thierry CABANES, présidents des fédérations départementales de pêche et de chasse, signent la lettre pour la remettre à la préfète. (CREDIT : FTB)