18 octobre 2023 à 18h45 par Sébastien Claret

Ferroviaire : des batteries pour sortir du diesel.

La SNCF et Alstom ont dévoilé leur projet de trains à batterie pour les TER. 5 régions sont prêtes à l'expérimenter

Rail
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Crédit : Rédaction Totem

Le projet consiste à reconvertir des trains existants en remplaçant leurs moteurs diesel par des batteries électriques. Christophe Fanichet, le directeur de SNCF Voyageurs, explique que l'objectif principal de ce TER à batterie est de dire adieu au diesel tout en favorisant l'utilisation de batteries : "Sur nos lignes qui ne sont pas électrifiées, on a des TER bi-mode pantographe et diesel. Les TER à batterie circuleront avec le pantographe quand il est électrifié, et lorsque qu'il n'y a pas de caténaire, la batterie prendra le relais."

Autonomie, Vitesse et Écologie

Lancé il y a trois ans, le projet vise à réutiliser environ 700 rames déjà en service. Ces trains, ayant déjà 15 à 20 ans d'exploitation, sont désormais prêts à se convertir à l'électrique.

Dotés d'une autonomie de 80 kilomètres, les trains à batterie peuvent atteindre une vitesse maximale de 160 km/h tout en offrant une réduction de 85 % des émissions de CO2.

5 régions dans le rôle de locomotive.

L'initiative est actuellement dans sa phase d'essais dynamiques, avec la participation de cinq régions, à savoir les Hauts-de-France, l'Occitanie, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine. "Ce projet remplit l'objectif que nous nous sommes fixé avec les régions", précise Christophe Fanichet, le directeur de SNCF Voyageurs. "Nous souhaitons avoir un mode complètement décarboné à l'horizon 2030 pour l'ensemble des TER", souligne-t-il avant de préciser, "Je rappelle qu'en TER, 8 voyageurs sur 10 circulent déjà sous zone électrifiée. Mais il en reste 2 sur 10, et notre objectif c'est de décarboner ces 2 sur 10."

Ce projet vient en complément des autres initiatives telles que les trains hybrides ou les trains à hydrogène, dont les premiers exemplaires devraient être opérationnels d'ici fin 2025. La région Occitanie est la seule région à s'être engagée sur les trois expérimentations. Jean-Luc Gibelin, Vice-Président chargé des Mobilités en Occitanie, précise que le train à batterie ne nécessite aucun travaux sur les infrastructures et peut être opérationnel assez vite. "Nous avons déjà fait le choix de la ligne sur laquelle allait circuler le train à batterie" souligne-t-il "ce sera la ligne entre Nîmes et le Grau du Roi".

5 millions d'euros 

Les régions ont investi 5 millions d'euros chacune dans le projet. Un coût important mais qui reste moins onereux que des travaux sur les zones non électrifiées selon Frédéric Aguilera, Vice-Président en charge des Transports de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. "Dans une région comme la nôtre, il y a la moitié des voies qui sont électrifiées, donc il faut qu'on trouve des modes alternatifs, et c'est pour cela que la région s'engage dans cette opération. affirme l'elu. "Si nous devions électrifier les kilometres de lignes qui restent sur la région ça couterait beaucoup plus cher que de s'engager sur ces trains à batterie."

Le lancement commercial est prévu pour fin 2024, avec un TER par région initialement, et une extension envisagée si l'expérience s'avère concluante.